L’exploration de lieux abandonnés (dite URBEX pour exploration urbaine) est une discipline témoignant d’un gout de l’aventure, d’un souhait de se mêler au patrimoine délaissé, et la plupart du temps d’une volonté photographique. Les explorateurs tendent pour la plupart à être photographes et à immortaliser leurs périples par des prises de vue inédites et extraordinaires.

 

Du fait d’un manque de témoignages, il est difficile de dater précisément le début de la pratique de l’Urbex, mais son émergence et son explosion ont été rendues possibles au milieu des années 2000 avec l’avènement du web et des réseaux sociaux. En effet, de par son caractère insolite et informel, l’exploration se développe en réseaux d’échanges principalement par le biais d’internet.

 

Naturellement, les communautés d’explorateurs ont établi des règles, des principes et des codes. Premièrement, le site doit être respecté. Certes il est abandonné, mais pour autant il demeure propriété d’autrui. Pas de dégradations donc ; si c’est fermé, pas question de briser un carreau ou d’enfoncer une porte. Parallèlement, pas question de dérober quelque objet que ce soit même si sa valeur est élevée ou s’il nous plait simplement. Une fois la visite achevée, on prend le temps de refermer derrière soit porte, grillage ou tout obstacle condamnant l’accès. Pensons aux futurs visiteurs qui apprécieront de trouver un site aussi bien conservé que possible. Enfin, et pour servir ce même objectif, ne jamais révéler l’emplacement d’un site (coordonnées GPS, villes, départements, régions, tout indice présent sur la photo pouvant faciliter la localisation). L’Urbex consiste grosso-modo en 70% de recherche de lieux et 30% d’exploration/photographie.

 

Il convient également de préciser que cette discipline n’est pas sans risques. Si sur le plan judiciaire la loi française est relativement souple (la plupart du temps le pire est de se prendre un bon rappel à l’ordre par les autorités, même si quelques cas d’amende sont à recenser), il faut se méfier d’autres dangers pouvant exister. La possibilité de croiser des individus peu recommandables par exemple, squatteurs, dealers, pillards et vagabonds en tout genre. La possibilité de tomber sur des chiens de garde également. Ou encore l’éventualité de passer à travers un plancher ou un escalier un peu trop usé par le temps… Alors si vous désirez vous lancer, en plus de votre appareil photo, prévoyez de quoi vous protéger, une corde (ça peut toujours servir), de quoi vous éclairer (il est fréquent de traverser des espaces à la visibilité nulle), un téléphone avec du réseau (et tant qu’à faire tâchez d’avoir informé au moins une personne de votre destination), et surtout évitez d’explorer seul. Ne confondez pas shoot d’adrénaline et inconscience.